Le colonel Modibo Koné à Kidal
par Chekib Abdessalam
Cependant qu’à Kidal s’est ouverte une nouvelle session de la CMA, ce 15 juillet, en présence des différents responsables de l’Azawad, civils et militaires, sous la présidence de Alghabbes Ag Intallah accompagné de Bilal Ag Acherif et de Ibrahim Ould Handa,
À Bamako, Ibrahima Sangho, président de la commission pour l’observation des élections, qui recevait ce 23 juin 2023, une convocation du commandant de la brigade de recherche de gendarmerie, président du MODELE (mission d’observation des élections), est actuellement recherché suite à ses déclarations concernant les irrégularités du récent vote référendaire au sujet de la constitution concoctée à Bamako-Kati-Koulouba.
En attendant le départ effectif de la mission de l’ONU MINUSMA, dans le contexte d’un climat de méfiance des plus troublé à Bamako qui fait que les colonels putschistes ne se déplacent plus qu’accompagné chacun de sa propre escorte renforcée, dans quel but le colonel Modibo Koné, l’un des cinq putschistes, actuellement en charge de la Sécurité de l’État, se rend-t-il à Kidal ? Est ce pour détendre l’atmosphère avec les groupes armés signataires de l’Accord désuet d’Alger de 2015 ou est-ce pour étudier la faisabilité de la reprise des infrastructures de la Minusma partante ? Cherche-t-il également par une action d’éclat, une porte de sortie à la crise politique dont il risque d’être l’un des principaux perdants ou gagnants et qui le touche lui, ses co-équipiers du putsch ainsi que l’actuel Premier ministre ? L’avenir le dira.
Le premier, semble-t-il, Serge Daniel, journaliste écrivain spécialisé et fort bien introduit, confirme, sur son compte tweeter, le déplacement, ce dimanche 16 juillet, du colonel Koné de la junte à Kidal, ville de l’Adrar des Ifoghas sous contrôle des ex-rebelles du CSP-PSD (CADRE STRATEGIQUE PERMANANT POUR LA PAIX, LA SECURITE ET LE DEVELOPPEMENT) dirigé par la CMA. Entre temps, d’autres sources locales confirment. Est-ce que l’on en sait plus maintenant ? Il semble qu’il y ait pas mal de tractations en cours ? Est-ce un signe de désaccord entre la junte ou est-ce la mise en oeuvre d’un plan concerté ?
Quant à lui, le Premier ministre affaibli, ainsi que son parti le M5-RFP, M. Choguel Kokalla Maïga, aux dires des rumeurs présentes sur les réseaux sociaux, semble pratiquer une stratégie de communication tout azimut qui lui semble habituelle à l’encontre de ses adversaires militaires et politiques. Il aurait utilisé cette méthode contre le premier ministre intérimaire le Colonel Abdoulaye Maïga et plus particulièrement contre le Colonel Malick Diaw, le président du CNT, au moment de sa convalescence afin d’assurer son retour aux affaires après son AVC. Aujourd’hui, c’est le Colonel Modibo koné, Directeur Général de l’Agence Nationale de la Sécurité d’État (ANSE) qui serait devenu sa cible principale à travers ses réseaux de communication disséminés dans tout le pays et à l’extérieur. En effet, on pourrait le qualifier de vieux loup de la politique malienne qui ne serait pas à son premier revirement ou retournement de veste car depuis prés de quarante années, il a été de tous les coups fumants, les ralliements, les revirements, les désistements ou les défections. Il semble bien être un spécialiste de la lutte pour le pouvoir et de la politique politicienne. Certains diraient qu’il s’agit là d’un euphémisme. Cependant, il se pourrait bien qu’il soit le grand perdant dans la ligne de mire d’un ou de plusieurs colonels putschistes alors qu’il aurait lui-même enclenché les hostilités. Par ailleurs, la rumeur publique impitoyable ne l’épargne pas non plus jusque dans ses faits et gestes, ses biens et ses frasques intimes. Cet animal politique, marqué par ses accointances extrêmistes “yerewolo-koura-ganda-koy”, ancien compagnon d’IBK puis chantre du “mouvement anti-IBK”, semble toujours prêt à renier ses anciens compagnons de route, les oubliés d’hier et à rallier ceux d’aujourd’hui ou de demain.
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